Accord GEPPMM 2025 : pourquoi la CFDT refuse de signer

Un salarié déçu face à un accord GEPPMM 2025 sans engagement, illustré par la CFDT Brioche Dorée

Un projet d’accord sans garanties concrètes ni suivi réel : la CFDT Brioche Dorée refuse de signer un texte qui n’apporte aucun droit nouveau aux salariés.

La direction de Brioche Dorée a présenté son projet d’accord sur la Gestion des Emplois, des Parcours Professionnels et de la Mixité des Métiers (GEPPMM) pour les années 2025 à 2028. Ce texte, censé poser les bases d’une gestion humaine et anticipée des parcours professionnels, ne répond malheureusement pas aux enjeux concrets du terrain.

Après une analyse approfondie, la CFDT Brioche Dorée a décidé de ne pas signer cet accord, pour des raisons simples, claires et fondées.

1. Formation : des intentions, peu de droits réels

L’accord affiche une volonté de renforcer la formation, mais sans rendre les choses effectives pour les salariés. Aucun droit chiffré, aucun calendrier précis, peu de garanties concrètes.

  • Le plan de développement des compétences annoncé ne prévoit ni accès garanti, ni financement clair, ni cible prioritaire pour les métiers en tension.
  • Le Compte Personnel de Formation (CPF) peut être abondé “au cas par cas”, mais aucune règle n’est posée sur les critères d’attribution.
  • Les bilans de compétences, VAE, reconversions sont cités, mais sans dispositif structuré, ni engagement de prise en charge.

En résumé, l’accès à la formation dépendra encore trop souvent du bon vouloir local, sans droit opposable pour les salariés.

2. Mobilité : sans accompagnement, ni cadre clair

Le projet évoque des mobilités internes, fonctionnelles et géographiques, mais sans prévoir d’aides concrètes pour celles et ceux qui changeraient de poste ou de lieu.

  • Aucune prime de mobilité, ni prise en charge des frais, ni congé dédié n’est prévu.
  • Un salarié peut être muté dans un autre établissement distant, sans aide logistique ni compensation.
  • En cas de mobilité hors clause contractuelle, le salarié peut refuser… mais cela ne s’accompagne d’aucun engagement d’alternative ou de garantie de maintien.

La CFDT proposait un cadre protecteur : mobilité volontaire sécurisée, congés pour mutation, accompagnement réel. Rien de tout cela n’a été retenu.

3. Précarité : des constats, aucune solution

Le texte reconnaît que plus d’un tiers des salariés sont à temps partiel, que les CDD sont nombreux pour remplacement… mais il ne prévoit aucune action concrète pour stabiliser les emplois.

  • Pas de plan de transformation de CDD en CDI.
  • Aucun objectif de réduction du temps partiel subi.
  • Rien sur l’intégration des alternants, pourtant nombreux et souvent investis.

Le constat est posé, mais rien ne change.

4. Parcours professionnels : sans outil, ni trajectoire

Le projet d’accord affirme vouloir accompagner les parcours… mais il ne propose aucun dispositif structurant pour y parvenir.

  • Il n’est prévu ni observatoire des métiers, ni comité carrières, ni tableau de bord RH pour suivre les évolutions.
  • Le CQP est cité, mais aucune trajectoire d’accès formalisée n’est précisée.
  • La retraite progressive, le temps partiel senior ou les reconversions internes restent des intentions, sans cadre opérationnel.

À défaut de méthode, l’accompagnement des parcours reste théorique.

5. Mobilité géographique : une sécurisation insuffisante

Le texte reconnaît qu’un salarié peut refuser une mobilité hors contrat, ce qui est positif. Mais rien n’est prévu pour ceux qui l’acceptent.

  • Aucun congé pour déménagement, aucune aide financière, aucune prise en compte des contraintes personnelles ou familiales.
  • L’ensemble repose sur une charte à venir, non annexée, donc juridiquement non opposable.

La CFDT attendait une mobilité encadrée, équitable, et accompagnée. Le projet ne le permet pas.

6. Représentants syndicaux : reconnaissance symbolique, sans effet

L’accord fait référence à un texte de 2001 sur le déroulement de carrière des élus, mais aucun outil n’est prévu pour accompagner concrètement les parcours syndicaux.

  • Pas de bilan de carrière post-mandat,
  • Pas de valorisation des compétences acquises,
  • Pas d’accès prioritaire à la VAE ou aux formations.

Un simple rappel ne suffit pas à sécuriser les parcours militants.

7. Égalité professionnelle et mixité : une approche très générale

L’égalité femmes-hommes est mentionnée… mais aucun plan d’action, aucun objectif, aucun indicateur n’est posé.

  • Pas de diagnostic partagé,
  • Pas de mesures concrètes pour corriger les écarts ou favoriser la mixité dans les postes à responsabilité.

Le sujet est traité en surface, sans qu’aucune action ne soit mise en œuvre. C’est une occasion manquée.

8. Suivi de l’accord : inexistant

Un accord, pour vivre, doit être suivi, piloté, ajusté. Ce projet prévoit… une présentation annuelle au CSE, sans indicateurs, sans commission de suivi, sans droits pour les représentants.

En l’état, il sera impossible de vérifier si les engagements sont tenus.

Ce projet d’accord :

  • N’engage pas la direction sur des moyens ou des résultats,
  • Ne crée aucun droit nouveau pour les salariés,
  • Ignore les situations précaires, les mobilités subies, les élus, les seniors,
  • Et ne met en place aucun outil de suivi partagé.

Parce que ce texte ne répond pas aux attentes exprimées par les salariés, parce qu’il ne garantit aucun progrès social, et parce qu’il ne permet ni sécurisation, ni projection professionnelle, la CFDT Brioche Dorée refuse de le signer.

Nous restons disponibles pour construire un vrai accord GEPPMM : utile, engageant, équilibré, et respectueux du terrain. Ce projet n’en est pas un.

CFDT UES Brioche Dorée

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