Prévenir les risques psychosociaux au travail

Illustration d’une salariée entourée de collègues et d’un représentant CFDT, symbolisant la prévention des risques psychosociaux au travail.

Stress, surcharge, isolement : les risques psychosociaux touchent tous les salariés. L’employeur a l’obligation légale de les prévenir.

Depuis plusieurs années, le monde du travail connaît des transformations profondes : objectifs de plus en plus exigeants, intensification des rythmes, évolutions technologiques rapides, réorganisations successives.

Dans la restauration rapide, ces pressions prennent une forme bien concrète : plannings éclatés, horaires atypiques, rushs difficiles à absorber quand les équipes sont incomplètes, exigences fortes de rapidité et de satisfaction client.

Ces situations, quand elles se répètent sans soutien ni régulation, peuvent provoquer ce que l’on appelle les risques psychosociaux (RPS). Ils se traduisent par du stress chronique, de l’épuisement professionnel (burn-out), du harcèlement moral ou sexuel, un sentiment de perte de sens, voire des violences au travail. Derrière ces termes techniques, il y a une réalité vécue par des milliers de salariés : fatigue, isolement, découragement, souffrance.

Les conséquences sont lourdes. Pour les salariés, il s’agit d’une atteinte directe à la santé mentale et parfois physique. Pour l’entreprise, c’est une perte de motivation, une augmentation des arrêts maladie, une baisse de qualité de service. Pour la société, enfin, c’est une charge collective supplémentaire en termes de santé publique.

La loi est pourtant claire : l’employeur a l’obligation de protéger la santé physique et mentale de ses salariés. Cette responsabilité n’est pas une option mais un devoir, inscrit dans le Code du travail et confirmé par la jurisprudence. Prévenir les RPS est donc à la fois une obligation légale et une exigence humaine.

I- Les fondements juridiques de la prévention des RPS

En matière de santé au travail, la loi ne laisse aucune ambiguïté : l’employeur doit assurer la sécurité et protéger la santé de ses salariés, qu’il s’agisse de leur intégrité physique ou de leur équilibre psychologique.

L’article L. 4121-1 du Code du travail impose à l’employeur de prendre « toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».

L’article L. 4121-2 va plus loin en listant les principes généraux de prévention : éviter les risques, adapter le travail à l’homme, planifier les actions de prévention, donner aux salariés des consignes claires et adaptées.

Ces dispositions ne concernent pas seulement les accidents visibles, comme une chute ou une brûlure. Elles incluent aussi les risques psychosociaux : surcharge de travail, stress chronique, harcèlement, perte de sens. En d’autres termes, l’employeur doit non seulement protéger les corps, mais aussi les esprits.

La jurisprudence est venue renforcer cette obligation en établissant le principe de responsabilité de résultat. Cela signifie qu’un employeur ne peut pas se contenter d’affirmer qu’il agit pour prévenir les risques : il doit prouver que ses mesures sont réellement efficaces. L’arrêt “Air France” de la Cour de cassation en 2008 a marqué un tournant : une entreprise peut être tenue responsable même si elle a mis en place certaines actions, si celles-ci n’ont pas suffi à protéger les salariés.

Au-delà de la loi, plusieurs accords nationaux interprofessionnels rappellent l’importance de cette prévention :

  • l’ANI sur le stress au travail (2008), qui reconnaît le stress comme un problème collectif et non une faiblesse individuelle ;
  • l’ANI sur le harcèlement et la violence au travail (2010), qui rappelle que le respect et la dignité au travail sont des droits fondamentaux.

Enfin, un outil central cristallise cette obligation : le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Ce document, obligatoire dans toutes les entreprises, doit recenser et analyser l’ensemble des risques, y compris psychosociaux, et être mis à jour régulièrement. Son absence ou sa non-actualisation est une faute qui peut être sanctionnée.

En résumé, la prévention des risques psychosociaux n’est pas une démarche de confort ou un simple « plus » social. C’est une obligation juridique ferme, appuyée par la loi, la jurisprudence et les accords collectifs.

II- Comprendre les risques psychosociaux : définitions et réalités

Le terme de risques psychosociaux (RPS) peut sembler abstrait. Pourtant, il recouvre des réalités bien concrètes que de nombreux salariés connaissent au quotidien. Les RPS regroupent toutes les situations de travail qui mettent en danger l’équilibre psychologique ou social des personnes. Cela peut se traduire par du stress intense et répété, par un sentiment d’isolement ou de perte de sens, mais aussi par des phénomènes plus graves comme le harcèlement moral ou sexuel, ou encore des violences internes (entre collègues, avec la hiérarchie) et externes (venant de clients ou d’usagers).

Les spécialistes comme l’INRS ou l’ANACT insistent : les RPS ne sont pas des fragilités individuelles. Ils sont le résultat de conditions de travail dégradées, de choix organisationnels ou managériaux qui exposent les salariés à des pressions excessives. C’est donc à l’entreprise d’agir sur l’organisation, et non au salarié de “tenir” coûte que coûte.

Plusieurs facteurs favorisent l’apparition de RPS :

  • une organisation du travail déséquilibrée, avec des charges trop lourdes, des objectifs irréalistes ou des plannings ingérables ;
  • des relations de travail tendues, où les conflits ne sont pas régulés et où le soutien hiérarchique fait défaut ;
  • un climat d’incertitude, nourri par des réorganisations permanentes, des changements de direction, ou encore des passages en franchise qui bouleversent les repères ;
  • un manque de reconnaissance, quand le travail accompli n’est ni valorisé ni respecté, ou quand les règles d’équité semblent bafouées.

Dans le secteur de la restauration rapide, ces facteurs prennent une dimension particulière. Les pics d’activité répétés, parfois avec des équipes en sous-effectif, mettent les salariés sous tension permanente. Les horaires atypiques – tôt le matin, tard le soir, les week-ends ou avec des coupures en journée – compliquent la vie personnelle et génèrent de la fatigue. À cela s’ajoute la pression des clients et des impératifs de rapidité, qui augmentent le risque d’erreurs et les tensions internes. Quant aux encadrants, eux-mêmes soumis à une forte pression sur les résultats, ils peuvent adopter des comportements autoritaires, accentuant le malaise collectif.

Des signaux doivent alerter : hausse de l’absentéisme, multiplication des arrêts maladie pour troubles psychologiques, augmentation du turnover, plaintes récurrentes ou encore chute de la motivation générale. Ces symptômes ne doivent jamais être banalisés. Ils ne traduisent pas une faiblesse des individus, mais le dysfonctionnement d’une organisation qui met en danger ses salariés.

III- Les conséquences des RPS

Les risques psychosociaux ne s’arrêtent pas à un simple “malaise au travail”. Ils ont des répercussions profondes, qui se manifestent à la fois pour les salariés eux-mêmes, pour l’entreprise et pour la société dans son ensemble.

1- Des impacts lourds pour les salariés

Pour celles et ceux qui en sont victimes, les RPS entraînent une atteinte directe à la santé. Le stress chronique fragilise l’équilibre personnel et peut rapidement dériver vers des troubles plus graves : insomnies, migraines, douleurs musculaires, troubles digestifs, perte d’appétit. Sur le plan psychologique, la spirale est souvent encore plus dure : anxiété permanente, perte de confiance, isolement, voire syndrome d’épuisement professionnel (burn-out) ou dépression.

Ces situations ne sont pas des « fragilités individuelles » mais bien le résultat de conditions de travail inadaptées. Les salariés en paient le prix fort, parfois jusqu’à devoir interrompre leur activité professionnelle pendant de longues périodes.

2- Des coûts élevés pour l’entreprise

Contrairement à certaines idées reçues, négliger les RPS ne rapporte rien à une entreprise. Au contraire, les conséquences économiques sont bien réelles :

  • absentéisme accru, qui oblige à des remplacements de dernière minute et désorganise les équipes ;
  • turnover important, avec des départs fréquents qui imposent de nouveaux recrutements et une perte de savoir-faire ;
  • baisse de la productivité et de la qualité : un salarié épuisé ou démotivé commet davantage d’erreurs et entretient une relation client moins satisfaisante ;
  • atteinte à l’image : dans des secteurs comme la restauration, où la réputation est clé, le climat social se reflète tôt ou tard dans l’expérience client et dans l’attractivité pour recruter.

L’INRS estime d’ailleurs que le stress au travail coûte chaque année entre 2 et 3 milliards d’euros à l’économie française, notamment en arrêts maladie et en perte de productivité.

3- Un enjeu collectif pour la société

Les RPS ne concernent pas seulement l’entreprise et ses salariés : ils constituent aussi un problème de santé publique. Les arrêts de travail pour troubles psychologiques sont en forte augmentation et représentent une charge croissante pour la Sécurité sociale. Les parcours de soins s’allongent, et les conséquences sociales (perte de confiance dans le travail, décrochage professionnel, ruptures familiales) se répercutent bien au-delà de l’entreprise.

En somme, prévenir les RPS, ce n’est pas seulement protéger les salariés. C’est aussi préserver la stabilité économique et sociale de l’entreprise et limiter un coût collectif supporté par l’ensemble de la société.

IV. La démarche de prévention : étapes clés

Prévenir les risques psychosociaux n’est pas une option laissée au bon vouloir des employeurs. C’est une obligation légale qui doit s’inscrire dans une démarche structurée, continue et participative. Une politique de prévention efficace repose sur plusieurs étapes clés.

1- Evaluer les risques : le point de départ indispensable

Tout commence par un diagnostic. L’entreprise doit intégrer les RPS dans son Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), obligatoire dans toutes les structures. Cette évaluation ne peut pas se limiter à des impressions générales : elle doit s’appuyer sur des données concrètes.

Cela peut passer par des questionnaires anonymes auprès des salariés, des entretiens individuels ou collectifs, mais aussi par l’analyse d’indicateurs objectifs comme l’absentéisme, le turnover, le nombre d’arrêts maladie ou les accidents liés à la fatigue. Le médecin du travail et les services de prévention (INRS, ANACT) sont des partenaires essentiels pour fiabiliser cette étape.

Un DUERP sans volet RPS est un document incomplet et donc irrégulier.

2- Identifier les causes et situations à risque

Une fois les signaux repérés, il faut aller chercher les causes profondes. Les symptômes – stress, fatigue, isolement – sont visibles, mais ils découlent souvent de problèmes structurels :

  • effectifs insuffisants par rapport aux besoins,
  • objectifs irréalistes fixés par la direction,
  • organisation du travail inadaptée,
  • management autoritaire ou absent,
  • incertitude liée à des réorganisations fréquentes.

C’est à ce stade que l’implication des représentants du personnel est cruciale : proches du terrain, ils savent identifier les situations problématiques que les directions peinent parfois à voir – ou à reconnaître.

3- Construire un plan d’action concret

L’évaluation ne sert à rien si elle n’est pas suivie d’actions. L’employeur doit élaborer un plan de prévention clair, qui vise les causes et pas seulement les symptômes. Parmi les mesures possibles :

  • adapter les plannings et redistribuer la charge de travail,
  • recruter du personnel supplémentaire quand la charge est structurellement trop lourde,
  • former les managers à la détection des signaux de mal-être et à la communication bienveillante,
  • mettre en place des espaces de dialogue (réunions d’équipe, médiations),
  • proposer un accompagnement individuel (psychologue du travail, cellule d’écoute).

Un bon plan de prévention ne se contente pas d’afficher des slogans sur la qualité de vie au travail. Il apporte des solutions pratiques et mesurables.

4- Suivre et ajuster dans la durée

La prévention des RPS n’est pas une action ponctuelle mais un processus permanent. Les mesures doivent être suivies, évaluées et ajustées. Cela suppose de définir des indicateurs clairs (évolution de l’absentéisme, retour d’expérience des salariés, climat social) et d’en discuter régulièrement avec le CSE.

Un plan de prévention efficace est vivant : il évolue en fonction des réalités du terrain et des retours des salariés.

5- Communiquer et impliquer les salariés

Enfin, la communication est essentielle. Une politique de prévention n’a de sens que si les salariés sont informés et impliqués. Cela signifie :

  • expliquer clairement les actions entreprises,
  • recueillir régulièrement les suggestions et observations,
  • valoriser les progrès réalisés,
  • garantir que la parole puisse s’exprimer librement, sans peur de sanction.

Associer les salariés, c’est non seulement renforcer la légitimité des démarches, mais aussi créer une culture commune de vigilance et de solidarité.

V- Le rôle central du CSE et des syndicats

La prévention des risques psychosociaux n’est pas qu’une affaire de direction d’entreprise ou de services RH. Elle implique aussi les instances représentatives du personnel et les organisations syndicales, qui sont des relais essentiels pour faire respecter la loi et garantir la voix des salariés.

1- Le CSE, acteur légal de la prévention

Le Comité Social et Économique (CSE) dispose de compétences précises en matière de santé, sécurité et conditions de travail. La direction a l’obligation de le consulter sur toute question touchant à l’organisation et à la prévention des risques. Concrètement, le CSE peut :

  • proposer des mesures d’amélioration pour réduire les RPS,
  • demander des comptes sur le contenu et la mise à jour du Document unique,
  • déclencher un droit d’alerte en cas de risque grave pour la santé,
  • recourir à une expertise indépendante, financée par l’employeur, pour évaluer les RPS et proposer des solutions.

Ce rôle n’est pas symbolique : il donne aux élus les moyens d’agir face à des situations de souffrance au travail.

2- Les représentants du personnel, relais de terrain

Au quotidien, ce sont souvent les représentants du personnel qui captent les premiers signaux d’alerte. Parce qu’ils partagent la réalité du terrain avec les salariés, ils peuvent :

  • recueillir les témoignages de collègues en difficulté,
  • relayer ces situations auprès de la direction,
  • transformer des souffrances individuelles en sujet collectif de prévention,
  • rappeler sans relâche à l’employeur ses obligations légales.

Leur proximité avec les équipes en fait un maillon essentiel dans la chaîne de prévention.

3- La CFDT, force de proposition et de défense

La CFDT agit à deux niveaux.

  • Au niveau national, elle négocie des accords interprofessionnels comme ceux sur le stress (2008) ou sur le harcèlement et la violence (2010), et interpelle régulièrement les pouvoirs publics pour renforcer la protection des salariés.
  • Au niveau local, elle accompagne les élus et les salariés dans leurs démarches : aide juridique, formations sur la prévention des RPS, soutien dans les négociations ou face aux blocages de l’employeur.

La CFDT n’est pas seulement un contre-pouvoir. Elle est aussi une force de proposition, capable d’apporter des solutions concrètes pour améliorer l’organisation du travail et garantir un climat plus serein.

4- Un levier de dialogue social

Aborder la question des RPS ne devrait pas être perçu comme un affrontement. Bien au contraire, c’est un levier de dialogue social. Lorsque la direction, le CSE et les syndicats travaillent ensemble sur ce sujet, tout le monde y gagne : les salariés voient leur santé protégée, et l’entreprise bénéficie d’un climat social plus stable et plus productif.

VI- Obstacles fréquents et bonnes pratiques

Mettre en place une vraie politique de prévention des risques psychosociaux est indispensable, mais cela se heurte souvent à des résistances ou à des limites pratiques. Identifier ces obstacles permet de mieux comprendre pourquoi certaines démarches échouent, et de mettre en avant les pratiques qui fonctionnent.

1- Les obstacles rencontrés dans les entreprises

Le premier obstacle, c’est la banalisation du stress. Dans beaucoup de secteurs, et particulièrement dans la restauration rapide, il est courant d’entendre que “la pression, ça fait partie du métier”. Cet état d’esprit empêche de reconnaître que le stress chronique est un risque professionnel à prendre au sérieux.

S’ajoute le manque de moyens humains et financiers : les directions, préoccupées par la productivité et les marges, hésitent parfois à investir dans de nouvelles embauches, dans la formation des managers ou dans des dispositifs d’accompagnement.

Un autre frein est le manque de compétences managériales. Beaucoup de responsables intermédiaires n’ont jamais été formés à repérer les signaux faibles du mal-être ou à gérer les conflits de manière constructive. Faute d’outils, certains basculent vers l’autoritarisme ou l’indifférence, ce qui aggrave les tensions.

Enfin, le tabou autour de la santé mentale reste fort. Les salariés craignent encore d’être jugés « fragiles » s’ils évoquent leur fatigue psychologique, et les directions redoutent de reconnaître officiellement un problème qui mettrait en lumière un dysfonctionnement organisationnel.

2- Les bonnes pratiques à développer

Heureusement, il existe des leviers efficaces, qui ont déjà prouvé leur utilité dans de nombreuses entreprises :

  • L’implication de la direction : une politique crédible de prévention ne peut fonctionner que si elle est portée au plus haut niveau, et pas seulement cantonnée aux services RH.
  • La formation des managers : apprendre à écouter, à repérer les signaux d’alerte, à répartir équitablement la charge de travail, à reconnaître les efforts fournis.
  • Des espaces de dialogue sécurisés : groupes de parole, boîtes à idées, entretiens réguliers permettent aux salariés de s’exprimer sans crainte de sanction.
  • Des dispositifs d’accompagnement : cellule d’écoute psychologique, recours à un psychologue du travail, dispositifs de médiation pour apaiser les conflits.
  • La reconnaissance du travail accompli : valoriser les efforts, même symboliquement, réduit fortement le sentiment d’injustice et le risque de démotivation.
  • L’association des représentants du personnel : dès le début, leur implication garantit que les mesures prennent en compte la réalité du terrain et bénéficient de l’adhésion des équipes.

Ces bonnes pratiques demandent du temps et de la constance, mais elles sont payantes. Elles améliorent le climat social, réduisent le turnover et favorisent une meilleure qualité de service.

VII- Que faire si les RPS ne sont pas pris en compte ?

Malgré un cadre légal clair et des obligations précises, certaines entreprises tardent à agir ou préfèrent minimiser les difficultés liées aux risques psychosociaux. Dans ce cas, les salariés et leurs représentants disposent de plusieurs leviers pour faire bouger les choses.

1- Les démarches individuelles

Un salarié confronté à une situation de stress ou de souffrance psychologique ne doit jamais rester seul. Plusieurs recours existent :

  • Se tourner vers un représentant du personnel ou un élu CFDT : cela permet de partager son vécu et de bénéficier d’un accompagnement, y compris confidentiel.
  • Contacter le médecin du travail : tenu au secret médical, il peut proposer un aménagement de poste, alerter l’employeur ou recommander des actions de prévention.
  • Formaliser un signalement écrit à l’employeur (mail ou courrier recommandé) : cela permet de garder une trace et de rappeler l’obligation de sécurité.

Ces démarches personnelles sont souvent le premier pas vers une reconnaissance collective du problème.

2- Les actions collectives

Lorsque plusieurs salariés sont touchés, il devient indispensable d’agir collectivement :

  • Saisir le CSE : il peut déclencher un droit d’alerte en cas de risque grave.
  • Demander une expertise indépendante : financée par l’employeur, elle permet d’objectiver les risques et de proposer des solutions concrètes.
  • Organiser une mobilisation syndicale : diffusion de tracts, campagnes d’information, interpellation de la direction pour exiger un plan d’action.

Ces démarches rappellent que la prévention des RPS n’est pas une faveur de l’employeur, mais une obligation inscrite dans le Code du travail.

3- Les recours juridiques et administratifs

Si malgré tout, aucune mesure n’est prise, il existe des recours extérieurs :

  • L’inspection du travail peut être saisie pour constater un manquement et contraindre l’entreprise à agir.
  • Le conseil de prud’hommes peut être saisi pour obtenir la reconnaissance d’un manquement à l’obligation de sécurité. En cas de dommages avérés, la responsabilité de l’employeur peut être engagée pour faute inexcusable.
  • Dans les cas les plus graves, la responsabilité pénale de l’employeur peut être recherchée, notamment en cas de mise en danger de la vie d’autrui.

Ces procédures sont lourdes, mais elles existent pour rappeler aux employeurs que la santé mentale des salariés n’est pas négociable.

Les risques psychosociaux ne sont pas une fatalité inhérente au travail moderne. Ils sont le résultat de choix d’organisation, de pratiques managériales ou de conditions de travail qui peuvent – et doivent – être repensés. La loi est claire : l’employeur a l’obligation d’assurer la santé physique et mentale de ses salariés. Cela implique d’évaluer les risques, de mettre en place des actions de prévention adaptées et de les suivre dans la durée.

Mais cette responsabilité ne peut reposer uniquement sur des textes. Elle se traduit au quotidien par des décisions concrètes : ajuster les charges de travail, donner des moyens suffisants aux équipes, former les managers, créer des espaces où la parole peut circuler sans crainte. Prévenir les RPS, c’est protéger la dignité de chaque salarié et garantir un environnement de travail où chacun peut exercer son métier sans mettre sa santé en danger.

Dans ce combat, les représentants du personnel et la CFDT jouent un rôle central. Ils sont à la fois des relais de vigilance, des soutiens pour les salariés en difficulté et des forces de proposition pour bâtir des organisations plus justes.

CFDT UES Brioche Dorée

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